Parmi les nombreuses rencontres que j'ai eues avec des dauphins, il y a celles avec les dauphins « ambassadeurs ».
On appelle dauphin ambassadeur, un dauphin qui élit domicile dans un lieu défini où (et) se lie d'amitié avec une ou plusieurs personnes.
Leur comportement est assez différent des dauphins en clans. De nombreuses interprétations se font autour de ces dauphins particuliers, mais aucune certitude n'explique leur comportement et surtout leur présence spontanée auprès des humains. Il est possible que certains dauphins ambassadeurs soient des dauphins relâchés à un moment donné par l'armée d'un pays quelconque et qui, habitués au contact de l'homme, continuent de le rechercher.
Mais ce n'est peut-être pas le cas de tous ces dauphins amis de l'homme, et certains se rapprochent de nous spontanément.

Oline, le dauphin du miracle 
Oline est un exemple de dauphins ambassadeurs. Cette femelle étonnant a vécu en Mer Rouge. Elle m'a fait la grâce de m'offrir son amitié, une amitié qui reste vive en moi autant que sa présence et l'amour que je lui porte, des années après notre dernière rencontre. D'après Pascale Noa Bercovitch dans son livre : « Oline, le dauphin du miracle », Oline aurait, toute petite, perdu sa famille et été séparée de son clan au cours d'une attaque par ces humains sans conscience qui capturent et tuent pour le commerce. Elle se serait retrouvée à errer près des côtes de Nuweba et c'est là qu'un pécheur bédouin atypique se serait lié d'amitié avec elle. Puis elle est restée auprès de son ami bédouin pendant de nombreuses années.
Oline, après avoir élevé son dernier petit est morte.
Oline, avec laquelle j'ai passé de nombreuses heures dans l'eau, me donnait parfois l'impression qu'elle accomplissait un acte sacrificiel en tenant son rôle d'attraction touristique pour ses amis bédouins.
Oline avait au milieu de cette foule nombreuse (régulièrement de 10 à 20 personnes, parfois plus) un comportement pour le moins autiste : elle tournait en rond pendant des heures inlassablement, alors que de nombreux nageurs cherchaient à l'atteindre.
Au début j'étais très inquiète et j'avais envie de dire à tous ces gens : "mais enfin, laissez la tranquille !" et puis, je me suis aperçue qu'elle avait un avantage incomparable sur tous ceux qui essayaient vainement de la toucher : « elle était championne en natation ».
Lorsque l'un de ses amis se mettait à l'eau, c'était la fête. elle s'animait, se réveillait.

Et alors, elle se collait contre lui, demandant à être caressé et à certaines heures, quand tout le monde était parti, elle jouait comme une folle... vivante enfin !
Une fois alors que nous nagions côte à côte, nous nous étions arrêtés pour quelques câlins et sans que je m'en sois aperçue, un homme s'était approché trop près de nous.
Je me retournais très en colère et lui envoyais de l'eau dans le visage.
Oline, voyant cela, pris ma défense, sortit la tête de l'eau et lui donna un coup de rostre sur le crâne.
Vous n'imaginez pas l'expression de cet homme, moitié assommé et très, très surpris.
Une autre fois, un petit groupe de gens s'était rapproché de nous alors que je câlinais Oline et l'un d'entre eux, voulant la toucher, mit la main sur son évent.
Alors que je me fâchais et lui criais de faire attention, Oline le mordit.
À la suite de cela, j'ai été prudente pensant que si chaque fois que je me fâchais contre quelqu'un, Oline, en chevalier servant, venait me défendre... Cela devenait dangereux...

D ‘autres rencontres avec des dauphins ambassadeurs
Depuis quelques années, deux dauphins ambassadeurs parcourent les côtes françaises. Ils ont fait l'objet d'articles dans les journaux. On les voit en Normandie et en Bretagne et en Aquitaine, très proches des plages et jouant avec les baigneurs.
Sur certains journaux, Randy a été qualifié de dangereux parce qu'il avait mordu un enfant... Un dauphin dangereux... Il faut le pousser dans ces retranchements, il faut qu'il se sente fortement en danger pour en arriver à se défendre. J'ai été rencontrer ce dauphin l'été 2004 en rentrant des Açores, dans le port du Verdon où il a passé deux mois.
Je n'avais jamais vu un dauphin comme celui-ci : un dauphin clown ?...
Ce dauphin délirant est accro... aux jet skis... toute la journée, il rentrait et sortait du port, accompagnant chaque jet ski, l'un après l'autre.
Se frottant, se collant au jet skis, se faisant masser par les bulles (Jacuzi), ou allant chercher des caresses.
J'ai vraiment eu l'impression, qu'il s'amusait beaucoup dans son délire de star ambassadeur accro aux jets skis. Il paraît qu'à la fin de la journée, il se produisait dans un show-quai, vers 18h30, dans le port, spectacle au cours duquel il accueillait une centaine de personnes (sauts et compagnie).
Ce dauphin, au comportement étonnant, m'a semblé en très bonne santé : Vif et bien nourri.

On n'a pas fini d'entendre parler des dauphins. Ils sont, et je le crois, seront de plus en présent dans notre quotidien, sous différentes formes.  Parmi tant d'autres voici un exemple de ce qui s'est passé en Nouvelle-Zélande en 2004.
Article de presse : « Il y a quelque temps un groupe de nageurs néo-zélandais a échappé aux dents d'un grand requin blanc grâce à l'intervention inopinée d'un groupe de dauphins qui, en les encerclant, leur ont offert une barrière salvatrice. »
L'incident s'est passé, il y a trois semaines près des côtes du nord-est de la Nouvelle-Zélande quand Rob Howes et trois autres maîtres nageurs qui s'entraînaient à 100 m de Ocean Beach se sont vu entourés par des dauphins.
"Ces derniers ont commencé à nous regrouper tous les quatre, en effectuant des cercles de plus en plus serrés autour de nous", a déclaré Rob Howes, qui a rapidement réalisé la raison de cet inhabituel comportement de la part des mammifères. Un grand requin blanc de trois mètres de long se dirigeait vers le groupe de nageurs à trois mètres de profondeur.
"J'ai simplement reculé. Le squale n'était qu'à environ deux mètres de moi, et je pouvais le voir distinctement, l'eau étant aussi claire que du cristal, j'ai réalisé aussitôt que les dauphins ne cherchaient qu'à nous protéger", a expliqué Rob Howes.
Entourés par ce cordon sécuritaire pendant quarante minutes, les nageurs ont pu ainsi échapper aux dents de ce prédateur féroce et regagner sains et sauf le rivage. »